Mais revenons à la course.
Ce sont tout d'abord 1500 mètres de dénivelé positif sur 7km. Les pourcentages obligent à s'arrêter régulièrement pour récupérer mais ceci permet de bénéficier du lever de soleil sur Corte. La file indienne des 5 premiers kilomètres explose rapidement et les 400 concurrents se dispersent au cours de l'ascension.
Arrivé au sommet du Bocca Canaglia (1790m), il ne faut surtout pas penser se laisser descendre jusqu'à la prochaine difficulté. En corse les descentes sont "la difficulté" à moins d'avoir du sang de chamois dans les veines. La course est remplacée par de multiples sauts de caillou en caillou. Les articulations sont soumises à des chocs incessants, la concentration ne peut jamais se relâcher et il me faudra près de 3 heures pour effectuer 10 kilomètres
Les animaux en liberté.
Les panoramas qui nous sont offerts sont simplement sublimes. Nous apercevons le Monte Rotondo, deuxième sommet corse 2622 mètres. Nombreux sont les coureurs qui s'arrêtent photographier l'arche du Scandulaghju.
En chemin, nous croisons en liberté, cochons, chèvres, vaches avant de retrouver leurs familles sous forme de saucissons ou fromages lors des ravitaillements plantureux qui agrémentent le parcours. Les vaches ne veulent pas toujours libérer le passage et nous obligent à de légers détours. Qui voudrait se fâcher avec une vache corse ? Les chèvres et les cochons nous ignorent.
Au bout de 4 heures les premiers coureurs en terminent alors que les derniers passent au dixième kilomètre. Les écarts sont énormes entre les habitués de ces terrains et ceux ne les pratiquant qu'occasionnellement. Il y a des traileurs éparpillés sur 20 kilomètres pour une épreuve en comptant 33. Je suis à mi-parcours, au refuge de La Sega, me bâfrant de charcuterie - le fromage corse lui ne passe pas - avant d'aborder la deuxième ascension jusqu'au plateau d'Alzu.
Il faudra plus d'une heure pour cette montée d'à peine 3km.
Reste à rejoindre Corte en longeant la rivière qui a donné son nom à l'épreuve.
En plus du spectacle qu'offre une descente dans une vallée Corse paradisiaque nous rejoignons les coureurs partis la veille sur le 110km. Ils sont impressionnants de volonté. La plupart avance péniblement. Nous rattrapons une traileuse titubante qui s'allonge dans le ruisseau pour essayer de se réveiller. D'autres somnolent assis sur un rocher. Il m'est très difficile de courir tant le terrain est technique. Plus de 2 heures seront nécessaires pour les 10 derniers kilomètres...de descente qui auront raison des pare-pierres et des crampons de mes chaussures.
En retard à l'arrivée.
Enfin Corte se redessine. Nous y entrons par sa citadelle et dévalons les rues de la cité. J'ai l'immense chance de disposer d'un comité d'accueil familial. Je leur avais indiqué que je mettrais probablement autour de 6 heures. Je mis finalement 1h30 de plus. Désolé pour ce retard !