Les reportages
Tavignanu Trail 2014
En retard au départ.
13 juillet 2014. 7h05. |
Trail du Haut Koenigsbourg : récit de course
Séverine est la "Community Manager"du Trail du Saint-Quentin - entre autres fonctions - et anime la page Facebook du Trail du Saint-Quentin, que nous vous invitons à liker ici si ce n'est pas déjà le cas :-). Elle a repris la course à pied il y a un an après une période de petits bobos et participe alors à de premières sorties sur le Saint-Quentin avec le groupe du samedi matin conduit par Jean-Luc. Prenant vite goût au trail, désormais, Séverine s'empresse de courir les week-ends sur nos collines favorites dès que sa vie familiale et professionnelle le lui permet. Après une reprise progressive, son défi pour cette année était de s'attaquer aux 24 km du Trail du Haut Koenigsbourg : voici son récit. ![]() 24km, 850M D+…… 1 an pour me préparerDe la rigolade pour certains, mais pour moi qui ai débuté le trail et la course à pied il y a à peine un an, c’est un vrai challenge. Je vais devoir accumuler les kilomètres, et surtout faire quelques courses pour m’entrainer.Dès que je peux, le weekend, je file au St Quentin faire les sorties avec Jean-Luc et compagnie, un bon terrain de jeu pour progresser, le mardi une séance de fractionné au club de l’A2M, et le vendredi footing et route touristique, l’endroit idéal pour travailler les montées. Mais pas toujours facile de concilier travail, vie de famille et entrainements. Cela nécessite une gymnastique cérébrale importante… Je demande à Angie, mon mentor, de me faire un plan d’entrainement. A la vue du programme qu'elle m'a concocté, l’espace d’un instant, je me suis demandé si elle n’avait pas confondu avec un plan pour le 84km !! On en rigole !!!! Le programme est chargé, je ne sais pas si j’arriverai à faire toutes les séances, mais je ferai de mon mieux, c’est promis ! J-3 semaines, j’apprends que le balisage du 12 et du 24 km est déjà opérationnel. Hop, on grimpe dans la voiture, et direction Kintzheim pour une reconnaissance du terrain. Il fait un temps magnifique, nous prenons le temps d’admirer le paysage (ce qui n’est pas toujours le cas lorsque l’on court), le balisage est top, je ne me suis même pas perdue, c’est pour dire……les femmes et le sens de l’orientation, ce n’est pas une légende. Dimanche 7 Septembre 7H30Yannick, mon mari, m’accompagne jusqu’à la ligne de départ. Lui ne partira que dans une heure. Longtemps blessé, il a sagement opté pour le 12km. Quelques derniers mots d’encouragement, et je me retrouve au milieu de la foule…. Un grand moment de solitude !! Le palpitant commence à cogner. Les conseils des « grands » me reviennent à l’esprit : « ne part pas trop vite, gère bien ta course pour arriver au château avant la barrière horaire de 2h30 ». Et là, je me demande ce que je fais là : est-ce que je vais y arriver ???? Je commence à douter… Ca c’est tout moi, souvent en manque de confiance !!! Top départ : le ton est donné, ça grimpe, mais le rythme me convient bien !! Il faut dire que je suis un vrai diesel, comme d’habitude, il va me falloir de longues minutes avant de me sentir bien. Un petit kilomètre dans le village, ensuite on monte dans les vignes avant de redescendre en direction de Chatenois et remonter par un chemin forestier. 1km après le premier ravito, nous entamons la montée au Hahnenberg par un single. Pas moyen de courir, tout le monde marche dans la montée, on profite pour papoter un peu, et oui je suis une vraie fille… Ca fait passer le temps. Je sais que je pourrai récupérer juste après, car il y a une première descente, mais très technique avec de grosses pierres. Ca déboule de tous les côtés, je fais attention où je mets les pieds pour ne pas risquer une entorse, et me voilà arrivée à la montagne des singes en 1h07. 2ème ravito, je pense à Yannick qui a déjà démarré le 12km, et c’est à cet endroit même que lui va redescendre sur Kintzheim , le veinard, alors que moi je dois continuer. Nous continuons dans la forêt, un vrai bonheur d’être sous les arbres, et pourtant je me demande si mon cerveau n’est pas en train de déconnecter, car je suis en extase devant les nombreuses toiles d’araignée pleines de rosée, sur les feuilles de fougères. Détails insignifiants, mais la nature est tellement belle qu’elle mérite bien quelques secondes de notre vie !!! Sortez les mouchoirs et revenons aux choses sérieuses. ![]() Au détour d’un virage, le château est là juste en face de nous, j’oublie la fatigue quelques instants et j’essaie de m’accrocher avec un groupe de filles. Je sais qu’il y a la barrière horaire, alors comme diraient les gars du club « faut envoyer du lourd », traduction : bouge-toi les fesses ma grande !! Les choses sérieuses commencent. Il y a 5 kilomètres de montée, tout le monde est en mode « marche » avant d’attaquer un nouveau single. Je commence à entendre les voitures sur la route qui monte au château, la délivrance est proche, je sais qu’on est presque en haut et pourtant je n’ai pas fait le plus dur. Nous traversons la route une première fois. ![]() 3ème ravito, barrière horaire franchie en 2h06, ouf je respire !!Nous traversons la route une deuxième fois, plus que quelques centaines de mètres, et le château du Haut Koenigsbourg est là. Nous franchissons une petite porte, montons des escaliers, empruntons des passages habituellement interdits au public, des bénévoles en costumes et un groupe de musique médiéval nous attendent. Une belle récompense pour les efforts fournis !!A peine sortis du château, il faut redescendre par un petit escalier. Juste devant nous, la joélette de l’association Dunes d’espoir est là, ils peinent pour descendre ces quelques marches, mais nous les encourageons pour leurs efforts et leur solidarité. On attaque le retour, c’est là que mon calvaire démarre : 8 km de descente, ça me tue les jambes !! Retour à la montagne des singes, dernier ravito, il reste 3 km, les plus longs de ma vie. Une dernière desccente technique, cailloux, racines, j’ai peur pour mes genoux (mauvais souvenirs), et nous revenons dans les vignes. A 400m de l’arrivée, j’aperçois Yannick qui m’attend sagement au soleil. Il m’accompagne pour les derniers mètres, à ce moment précis je prends conscience de la chance que j’ai de pouvoir partager ça en famille !! Je franchis la ligne d’arrivée avec le sourire : 3h07 ! Yannick, est ravi lui aussi, 12km en 1h20 pour une reprise et sans entrainement, je suis vraiment contente pour lui !! ![]() Prochaines résolutions: travailler les descentes, continuer à renforcer les genoux pour ne plus avoir peur, faire plus de sorties longues, choisir des vêtements qui ne provoquent pas de brulures… (ca c’est les surprises d’après course), penser à mettre de la crème sur TOUS LES ORTEILS, mais surtout continuer à s’éclater sur des distances similaires… voire peut-être plus, mais pas tout de suite ! En conclusion : ce fut un beau weekend en Alsace, ponctué de longues montées, de terribles descentes, et bien sûr d’une bonne bière à l’arrivée (même sans les flèches jaunes, je l’aurai trouvée ;-) ). Une organisation sans failles, un balisage impeccable, des bénévoles forts sympathiques, et cerise sur le gâteau : la traversée du château. Bref, à refaire !!!! Un ENORME MERCI à mes guides spirituels pour les entrainements, les conseils et messages d’encouragements. Le maître mot était : s’éclater. Mission accomplie !!! |
Courchevel X-Trail 54 KM : le récit de John
Durant la période estivale, alors que certains recherchent les plus belles plages pour bronzer, d'autres se lancent dans des défis sportifs en montagne. C'est la cas de John, qui a pris le départ du X-Trail (54 KM et 4400 D+) le 03 août dernier, à Courchevel. Certains d'entre vous ont certainement pu le croiser lors de sa préparation, pendant les sorties trail des samedis et dimanches matins, sa bonne humeur et sa sympathie ne passant pas inaperçues. Il nous livre son récit, avec une touche d'humour et de légèreté pour masquer la sueur de l'épreuve. En 2012, par hasard, au détour d’un séjour au Parc Naturel de la Vanoise, j’assiste à l’arrivée fraîche et enjouée de ce bon vieux Dawa (ndlr : Dawa Sherpa, traileur de haut niveau) sur la boucle du 54K-4400D+ du Xtrail. En levant la tête, je découvre les données de ce parcours qui me semble déjà hors normes. Je me promets donc de l’inscrire à ma « to do list », à côté de la pratique du poney sur glace et juste derrière le saut en parachute sans parachute. 2014 sera l’année du face à face... La préparation On commencera pourtant l’année par la pire année de ma vie de coureur mais la plus belle de mon existence, je deviens papa d’une petite Nina...je commence donc à fractionner…mes nuits…et travaille ma descente …de verres…un entrainement spécifique assez peu payant, il faut le reconnaître, qui m’a donc contraint, dés le mois de Mai, à mettre les bouchées doubles pour espérer faire une préparation correcte. Au programme : Du long, du long, de la bosse, des week ends en "Vosgie", le Trail de la Vallée des Lacs (52k-2500D+), le Trail du Pays Welche (54k-2200D+), le Trail des Marcaires, celui du Saint-Quentin (ndlr : le meilleur) ... et du rab’ avec les sorties du Dimanche animées par Jean-Luc. Bref, on mange de la motte de terre, de solides raidillons pour rattraper le retard...Tant pis pour la VMA, trop tard, vu le profil ça courra peu. Grand réconfort, lorsque j'apprend que nous sommes plusieurs Mosellans à faire cette course : Benoit, Bertrand, Thomas,
Jean-Luc et même Jacques qui s’inscrit finalement sur le 54K après de longues heures
d’hésitations. Arrivé le week-end du trail à Courchevel, le gîte est superbe, bien situé (merci Bertrand), les repas légers d’avant compétition sont savamment étudiés (tartiflette-bière par le Chef Thomas, Pâtes bolognaise par le Chef Jean-Luc…) Le top je vous dis, le top… ! Un parcours exigeant mais magnifique Jour J : Nous y voilà, 2h du matin sonne, ça s’active dans l’appart, enfin…une partie de l’appart, la partie qui se lancera sur les 54K à 4h avec Jean-Luc, Jacques et moi-même (ndlr : les autres préférant se limiter au parcours de 33 KM et 2200 D+). Petit coup d’œil par la fenêtre, c’est le déluge…après les orages de la veille, la pluie s’abat sur le départ, ça promet…et effectivement…Ce départ donnera le ton : pluie, brouillard et ascension de 1300m pour la mise en jambe...J’ai connu des réveils plus sympas…Je regrette presque le réveil matin avec « Balavoine » imposé par Thomas…euh, non finalement je ne regrette pas :).. Les 2 premières heures s’enchainent assez vite, ça monte dur, c’est technique et les barrières horaires nous regardent de prés…L’organisation a prévu un chrono relativement serré pour assurer des conditions optimales de sécurité. Je ne vois plus Jean-Luc, ni Jacques… Je commence à m’inquiéter pour eux et leurs passages aux barrières horaires. On ne se retrouvera finalement pas. Quel dommage ! Je m’aperçois assez vite que ce trail n’est absolument pas roulant : ça enchaine côtes techniques interminables et descentes sinueuses dans la rocaille…le décor humide est pourtant magnifique, les nuages s’accrochent aux versants saillants des différents pics de la Vanoise…c’est magnifique…je ne regrette pas…des névés, des pierriers, de l’altitude (passage à 2800m)... Le parcours est dur, exigeant mais époustouflant. Les Km ne défilent pas beaucoup et le chrono semble arrêté, mais peu importe : quelle chance de pouvoir profiter d’un parcours 100% alpin, assez souvent en solitaire, particulièrement changeant. Le ciel se lève aux alentours de 13h, me laissant apprécier d’autant plus les quelques heures qui me séparent de l’arrivée. Les jambes répondent encore assez bien jusqu’à la fin même si l’alimentation devient difficile. J’essuie quelques coups de bambous bien sentis mais je tiens bon avec un jeune couple en préparation de l’UTMB avec lequel on se marre bien. Ce sera finalement une arrivée à 16h après 12h d’effort, conforme à mes prévisions. Un chrono qui peut paraître excessif vu la distance mais la technicité empêchait tout emballement, et peut-être tant mieux, car au final, 12h passé au cœur du Parc de la Vanoise ? Il y a pire, non (Cf. réveil avec Ballavoine)? Beaucoup de recalés aux barrières horaires (environ 60), l’année prochaine ce trail necessitera 1 point ITRA que je pense largement justifié. J’en tirerai cependant une conclusion sans équivoque : l’auteur du parcours a sûrement subi une rupture amoureuse difficile cette année pour nous imposer cela. Content d’avoir vécu ces bons moments avec cette équipe. L’année prochaine, Trail des aiguilles Rouges (50K-4000D+) ? |
Retours sur l'UTAT

Le récit de Bertrand et Benoît
Tous les participants pour l’ultra trail ou pour les distances plus courtes (42Km et 26km) arrivent progressivement les mardi et mercredi au gré des atterrissages d’avion dont les horaires ont pu être décalés jusqu’à la dernière minute comme pour Bertrand qui finalement arrivera à la station mercredi à 20H pour la course le lendemain à l’aube. Jean-Luc et Benoît quant à eux étaient arrivés la veille et ont ainsi pu se remettre d’une tourista contractée … en région parisienne ! Le 4ème compagnon de chambrée sera un sympathique sexagénaire landais, Jean-Marie, dont la capacité de parole était proportionnelle à sa faculté de perdre ou oublier ses affaires.
Le départ de la course s’effectue jeudi matin à 6H00 avant le lever du soleil. Les conditions météo sont optimales : Il fait doux à 2600 mètres d’altitude ce qui augure d’une belle journée ensoleillée et chaude. Nous commençons par une belle montée large et progressive jusqu’à 3000 mètres d’altitude pour nous retrouver à l'aube au dessus des nuages.
Nous entamons alors une grande descente, traversant les premiers villages et devenant peu à peu de plus en plus technique, la chaleur augmentant au fur et à mesure. AU CP2 après 20Km, les participants du 42Km partis en même temps que nous quittent, ce qui fait que nous nous retrouvons plus facilement seuls. Heureusement, le balisage est conséquent et permet de se concentrer sur le parcours à moins d’une faute d’inattention (c’est arrivé à Benoît !).
La première montée technique arrive après le 20ème kilomètre, Benoît sort ses bâtons (les « minimalistes » Jean-Luc et Bertrand préférant s’en remettre à leurs seules jambes tout au long de la course). Nous traversons des paysages montagneux très arides et quelques villages encore alimentés en électricité et les points d’eau sont plutôt rares.
Le CP3 est au 30ème km. Nous devons effectuer nos provisions d’eau et de nourriture car le prochain CP liquide et solide se situe 38km plus loin. Ces 38 km exigent 7 à 8h pour être parcourus, alors que nous arrivons au zénith de la journée au plus bas du parcours (1500 m d’altitude) et qu’il fait aux alentours de 30°C ! La notion d’autosuffisance prend ici tout son sens et nous comprenons pourquoi les pastilles de purification d’eau font partie du matériel obligatoire : Bertrand a pour sa part remplit son camelback dans une rivière afin d’éviter la pénurie... Nous croisons en repartant le premier abandon de cet ultra-trail qui dans une descente très pentue s’est cogné le front et saigne abondamment mais sa blessure sera plus spectaculaire que grave. Il n’a pas le choix : il doit effectuer quelques kilomètres en sens inverse pour revenir au CP3 afin d’être pris en charge par l’organisation. Dans ce genre d’ultra en milieu reculé et hostile, la semi-autonomie prend à nouveau tout son sens et chacun doit pouvoir se gérer au plus possible.La suite du parcours est quasiment une succession de montées de plus en plus pentues nous faisant passer de 1600 mètres à 3000 mètres en un peu moins de 30Km. Nous traversons alors des villages berbères perdus au milieu de nulle part qui semblent directement sortis des montagnes, où les enfants aux vêtements salis nous regardent comme des bêtes curieuses et quémandant rarement quelques bonbons que nous n’avons pas. Les commerçants bien malins quant à eux se postent à un sommet avec des seaux remplis de boissons gazeuses que les coureurs déshydratés par la chaleur et l’effort ne manqueront pas d’acheter.
Benoît aurait peut-être dû en profiter car au 50ème km au CP4, il renoncera à continuer pris d’un coup de chaud et certainement impressionné par le mur de 600 mètres de D+ qui se trouve en face de lui où aucun chemin ne semble tracé. Son périple ne s’arrêtera pas là car, après une nuit passée en tente, il lui faudra avec les quelques autres compagnons d’infortune retourner au CP3 situé à une vingtaine de km pour être réacheminé à Oukaïmeden.
Jean-Luc et Bertrand continuent quant à eux leur périple avec des fortunes diverses, Bertrand étant pris de crampes dès le 35ème km qui le contraindront à continuer en marchant. Ces douleurs aux jambes ont d’ailleurs failli avoir raison de son moral : les 40 km sous le soleil traversés péniblement dans la caillasse, sans ravitaillement, lui ont également donné l’envie d’abandonner. Néanmoins, comme l’indique Benoit, l’abandon sur l’UTAT n’est pas non plus chose facile et Bertrand a préféré faire 20 km plus loin jusqu’au prochain ravitaillement, qui fut salutaire pour ses jambes et son moral.
En effet, au 68ème Km les participants ont la possibilité de bien se restaurer et, s’ils le souhaitent, de se reposer sous tente, pour reprendre des forces afin de s’attaquer au point culminant du parcours, le Tizi n'Tarahate dont le sommet se trouve à plus de 3500 mètres. Bertrand en profite pour se reposer 45 mn et faire le point sur la situation : continuer ou arrêter ? Après 4 bols de soupe aux pâtes, le oui l’emporte de peu et Bertrand se remet en route en sachant que la suite va être très difficile. Au pied du Tizi n'Tarahate, il fait déjà nuit et nous avons près de 80 km dans les pattes. Au loin nous voyons les lumières éparses des lampes frontales de ceux qui sont déjà en train de gravir ce col. Ils semblent si loin, et si haut ! L’ascension se fait à un prudemment, et au-delà de 3000m, le souffle se fait court. A mesure que nous prenons de l’altitude, les conditions climatiques sont difficiles. Le sommet est balayé par un vent glacial et l’oxygène se raréfie, la plupart des concurrents le ressentent, nottament de nuit. C’est un vrai contraste avec la chaleur de la journée, il faut sortir gants, bonnet, pull, etc...L’ascension en elle-même fut très éprouvante mais que dire de la descente, très technique, pierreuse et hyper pentue : 1200 m sur 4 km ! On démarre par une main courante qui longe les parois, puis c’est le pierrier. Il n’est guère possible de courir sans risquer de chuter lourdement, comme cela fut le cas pour notre compagnon de chambrée Jean-Marie qui se retrouvera avec un beau cocard à l’œil gauche tel un boxeur (Le landais abandonnera d’ailleurs par KO au 88èmeKm). Pour Bertrand, ce passage exigera près de 3h d’efforts et sera vécu comme un cauchemar de trailer : il tombe plusieurs fois ; à chaque pas, il dérape, glisse, tape une pierre … La faute à la nuit, le froid, la fatigue, les mauvais appuis, le terrain technique.
La descente se poursuit sur quelques kilomètres un peu moins techniques puis nous entrons dans le village d’Imlil. Après avoir traversé des villages reculés et très pauvres, il s’agit ici d’une petite ville touristique, avec des routes, des voitures, des gîtes… Le ravitaillement tant attendu, signe de chaleur, de repos, de nourriture, semble n’être jamais au bout du chemin : nous traversons des rues pendant près de 30 mn avant d’y parvenir. Ce 88ème kilomètre correspond en fait au CP12 où les participants peuvent profiter de leur sac d’allègement et se changer avant d’entamer les dernières ascensions qu’il ne faut pas négliger. Bertrand s’y arrête et s’y restaure 30 mn avant de repartir tandis que d’autres en profitent pour dormir. Les organismes sont déjà bien éprouvés et 3 cols sont encore au programme pour remonter de 1600 mètres à 3000 mètres. Et les organisateurs n’y sont pas allés de main morte car la fin du parcours reste hyper technique et très pierreuse. Les 17 km à venir demanderont ainsi pas moins de 6-7h à Bertrand, qui malgré un moral en ruine et des jambes démolies, s’étonne des capacités du corps à avancer sous la fatigue et sans sommeil.Les impressions de Jean-Luc
Les photos
Festival des templiers 2013, Julien Sapy

Je rencontre tout d'abord Benjamin Choquert, puis Fabien Chartoire, Yoann Stuck, Clément Petitjean, Benjamin Bellamy.... On attend tous avec impatience que le départ soit donné... La musique "Ameno" (ERA) est lancée et c'est à travers un nuage de fumigène rouge que nous nous élançons devant 2500 trailers !
Tout de suite un bon rythme de 16-17Km/h est donné sur les 2 premiers kilomètres de bitume. Arrivé au pied de la 1ère ascension, je me retrouve avec Clément Petitjean et Sébastien Spehler, et cela jusqu'au 1er ravitaillement de la course situé à Peyreleau (KM22).
Juste le temps pour moi de prendre un gobelet de Coca et hop ! Me voilà reparti... A ce moment-là, les différents pelotons constitués initialement ont été chamboulés... Chacun prenant soin de se ravitailler à sa façon...
Je me retrouve en quittant Peyreleau avec Benjamin Bellamy et Benjamin Choquert, suivi immédiatement de Sébastien Spehler et Clément Petitjean... Ces derniers ne tarderont pas à augmenter leurs rythmes significativement (Peut-être un peu trop !) dans l'ascension pour rejoindre ce plateau boisé du Causse Noir.
C'est donc à deux, avec Benjamin Bellamy que l'on poursuit notre course... Pendant l'ascension pour rejoindre le 3ème ravitaillement (KM45) à Pierrefiche-du-Larzac, Benjamin Bellamy me distance doucement, puis Julien Jorro me double à son tour... Quelques minutes après, je récupère Benjamin Choquert et je l'encourage car il semblait vraiment être dans le dur! "J'ai plus rien dans le sac!" me dit-il... J'ai également galéré dans cette montée avec notamment des début de crampes à l'intérieur des cuisses!... Le 3ème ravitaillement arrive à point... Tout juste arrivé, j'aperçois Benjamin Bellamy qui repart!

Alors mon hydratation et ma glycémie sont revenue à la normale... A ce moment-là, Yoann Stuck me rejoint puis on décide de finir ensemble. Je retrouve ma lucidité malgré la fatigue musculaire intense... Avec Yoann, on se motivait mutuellement dans cette dernière et ultime montée de 300m D+ typée Kilomètre Verticale.. Puis finalement, les 3 derniers kilomètres de descente où je retrouve mon agilité et du dynamisme... Alors il me reste plus que la dernière petite boucle pour traverser cette arche mythique des Templiers ! Une grande émotion de satisfaction m'envahit !!

La 6000 D : un glacier et 35°C
|
Cross du Républicain Lorrain 2012


Les résultats
Le challenge des entreprises
Les podiums du challenge entreprise
Les courses des AS
Un peu de tout
Corsica Coast Race 2012


Atterrissage pluvieux mais trail merveilleux !
![]() |
Malgré 2 années déjà passées à Chamonix à tenter et réussir pour les plus préparés les courses de l’UTMB, notre soif de Mont Blanc reste toujours vivace pour les traileurs que nous sommes. Tout le monde rêve de boucler le grand tour. Le problème, c’est que certains n’ont pas les points nécessaires pour postuler à l’UTMB. Motivés, nous recherchons des courses à 2 points à faire avant la fin de l’année. Quelques trails en Allemagne ou en Italie, une course de nuit sur Paris, les pistes ne sont pas forcément des plus réjouissantes. Mais une attire notre attention : la Corsica Coast Race, 97Km en 3 étapes (28, 58, et 11) proposant de relier Ajaccio à Bonifacio le long de la côte, le tout en pension complète avec hôtels 3 étoiles à la période de la Toussaint. Comble de bonheur, une marche en parallèle de la course est proposée par l’organisation pour les éventuels accompagnateurs. La décision est prise !
Il ne restera plus qu’à surveiller la météo qui semble instable pour la semaine. Tout le monde embarque bien le mercredi 31 octobre dans l’avion reliant Paris à Ajaccio. Le commandant de bord nous annonce que nous devrions éviter la grosse pluie pendant le vol malgré l’alerte orange sur le sud de la France. |
Ce fut bien le cas. En revanche, notre arrivée en Corse fut des plus mouvementées ! Après avoir déjeuné un repas quelconque à une brasserie du port où nous devinons quelques traileurs à leur tenue ou à leur sac, nous visitons les rues commerçantes d’Ajaccio sous des trombes d’eau. Nous avons le réflexe de sortir nos vestes imperméables de course pour éviter d’être détrempés et nous précipitons en courant vers la gare maritime, lieu du rendez-vous fixé à 16h00. Nous apprenons assez tard que le départ en bus s’effectuera à 18H00, ce qui ne nous réjouit guère car déjà transis de froid par les conditions climatiques, nous attendons, attendons, attendons jusqu’au départ vers un village de vacances du côté de Porticcio.
Au vu du descriptif, nous espérons du grand luxe mais nous voici en pleine nuit, sous la pluie, enjambant des piscines d’eau à la recherche de nos bungalows non chauffés, sans serviette, voire même sans draps !! L’organisation est aussi surprise des conditions d’accueil. Bref, nous nous posons des questions et nous demandons ce que nous faisons dans ce qui paraît être une belle galère !
Jeudi matin, à notre plus grande joie, la météo est clémente Voire belle. 28Km nous attendent pour cette première étape ! Nous écoutons religieusement Marc, directeur de course, avant de nous élancer dans des chemins de terre d’abord larges et très praticables. Cette première escapade nous fait monter progressivement à 600 mètres, la difficulté du terrain augmentant avec l'altitude, et nous offre de beaux paysages côtiers. La seconde partie de l'étape en revanche est beaucoup plus technique avec des descentes très pierreuses où la prudence est de mise. Le soleil est au rendez-vous, ouf ! Nous finissons sans trop de difficultés en moins de 4 heures et attendons alors les derniers avant de reprendre le bus, certains bronzant face au soleil Corse et buvant la bière locale à la châtaigne, d’autres piquant une tête dans la Méditerranée ou profitant des services des masseurs et podologues.
Nous reprenons le bus direction le second village de vacances qui, fort heureusement, est d’un meilleur standing. Nous nous bâfrons du repas du soir avant d’écouter les organisateurs nous décrire le parcours de 58Km du lendemain. Il semble tellement apocalyptique qu’on nous conseille de ne pas mettre de tenue neuve !! Nous nous attendons au pire…
|
![]() |
![]() |
Vendredi matin, le ciel est d’un bleu azuréen. Les dernières recommandations de Marc passées, notamment sur le début du parcours sur plage où il faut emprunter le premier escalier sur la gauche, nous nous élançons pour environ 9 heures de ballade.
Évidemment, la moitié des coureurs ne voient pas ce fameux escalier, nous empruntons le suivant… puis arrivons dans le fameux maquis Corse à la recherche des balises devant nous mener à destination. Les premières hésitations commencent alors. Nous prenons un mauvais chemin. Certains préfèrent alors couper à travers le maquis qui découpe cuisses et mollets.
Après des passages rocheux, techniques et glissants, nous rattrapons la queue de peloton et remontons un à un une partie des participants. A la faveur d’une autre plage nous reperdons de vue le bon chemin. Une dizaine de coureurs avec nous sont aussi désorientés. Nous rebroussons chemin et dénichons 200 mètres plus bas une balise qui permet de reprendre la bonne direction. Les kilomètres s'enchaînent ensuite par une température quasi estivale. Les coureurs ne prennent pas toujours les mêmes chemins mais aucune perte n'est à déplorer. |
Passé le ravitaillement du 25ème, nous nous retrouvons à nous enthousiasmer à chaque crique traversée, à être éblouis par les compositions rocheuses, à nous esclaffer de joie devant le coucher de soleil se réverbérant sur les pierres d’une nouvelle plage déserte ou à admirer les tours génoises dominant majestueusement le littoral.
Nous en oublions les difficultés : le maquis continue à griffer bras et jambes mais nous n’avons plus mal ; nous sommes à la limite de l’escalade sur un passage rocheux mais sommes portés par la majesté des lieux ; les montées ne sont plus pénibles et les descentes pierreuses semblent faciles. Même les passages à gué bien vivifiants pour nos jambes sont vite évacués. Nous ne pouvons nous empêcher de nous arrêter régulièrement pour immortaliser avec nos appareils modernes les moments de beauté que nous offre cette île.
De surcroît la journée est très positive sportivement car nous obtenons nos 2 points. |
![]() |
![]() |
Nous apprendrons plus tard que quelques malheureux ont dû s’arrêter pour des soucis physiques ou du fait de la barrière horaire. Seuls 34 d’entre nous sur 52 franchissent la ligne d’arrivée. Notre dernier logement, un hôtel 3 étoiles est superbe et plaisant à 2 détails près : tout le monde recherche du réseau téléphonique et certaines chambres sont déjà occupées par quelques centaines de minuscules locataires à 6 pattes et 2 antennes sur la tête. Certaines ont même droit à une fourmi-thérapie de nuit des plus désagréables ;-) Le départ de la dernière étape étant donné à 11 heures le samedi, nous profitons du petit déjeuner en terrasse ensoleillée. Il n’y a que 12Km à effectuer pour cet ultime trail. Nous démarrons direction la plage pour un parcours rocailleux dans un premier temps où il faut, soit escalader, soit courir dans la mer. Après une succession de descentes et d'ascensions bien casse pattes agrémentées de l’inévitable maquis, lacérant encore mollets, cuisses et avant-bras (ce n’était pas le jour pour mettre un short !!!), nous effectuons une plongée vertigineuse puis remontons vers le phare de Pertusato. Nous courrons parfois sous l'ombre et l'abri des falaises, parfois au bord des précipices rocheux, la Corse à notre droite, la Sardaigne à notre gauche. Se dessine soudain la "sublimissime" citadelle de Bonifacio qui du haut de sa falaise semble prête à basculer vers la méditerranée. Impossible pour certains de ne pas ralentir et de contempler, c'est juste trop beau. La ligne d'arrivée est pourtant proche mais la franchir signifie la fin des émotions offertes par ces paysages. D'autres ne s'attardent pas et foncent vers la délivrance qui attend au bout du port de la ville Corse. Ils profiterons des clichés offerts par l’organisation grâce à l’omniprésent photographe qui devra un jour expliquer comment il fait pour se retrouver à tous les ravitaillements…
L'après midi s'achève par une remise de trophées des plus conviviales où tout le monde est appelé pour recevoir sa médaille. La soirée se terminera pour certains tard dans la nuit. La pluie oubliée depuis trois jours repointe le bout de son nez nous signifiant que, ça y est, nous avions assez profité de l’île de beauté la bien nommée et qu’il était temps de retrouver notre Lorraine « presque » aussi belle. |
Quelques liens :
Quatre compères au marathon Ekiden de Starsbourg
Sous l’impulsion de Sébastien, nous retournons à Strasbourg pour participer à l’Ekiden (marathon en relais) et goûter une nouvelle fois aux plaisirs de la gastronomie alsacienne.
1000 mètres et barbecue au stade Dezavelle : le compte-rendu
Étaient présents l'Australien Michael White, l'Ibère Alfredo, Nat Zim la Thaï, les Marocains Christophe et Benoît, Rabbit
l'américain , l'Alsacien Yves, Théo le Belge, Manu le Luxembourgeois et bien d'autres encore sans oublier la famille Six en 5/6. La délégation italienne, composée de JL et Enzo, a eu malheureusement du retard et a du effectuer l'épreuve courageusement après les autres. Tout le monde s'est donné à fond sous une grosse chaleur. Certains, comme la pure-sang anglaise Céline, se sont écroulés à l'arrivée, épuisés mais heureux. La récompense était au bout : le barbecue fut bien arrosé... par dame nature, les discussions à table furent animées. Rendez-vous l'année prochaine pour de nouveaux championnats du monde internationaux. |